TEMOIGNAGE DE M. MOUSSAÏF

M. MOUSSAÏF a travaillé à la Faïencerie de 1970 à 2003. Il travaillait à l’atelier porcelaine et il fabriquait des cuvettes de W.C.

C’est dans les dilueurs que l’on préparait la barbotine. Les modeleurs, eux, fabriquaient les moules en plâtre qui ne servaient que 90 fois. La pâte, amenée par des tuyaux, était alors versée dans les moules.

Le travail de M. MOUSSAÏF consistait à couler les pièces dans un moule. Il surveillait la prise qui durait une quarantaine de minutes, il vidait la pâte en surplus, puis il démoulait. Il fallait bien nettoyer l’objet fabriqué avant de passer à l’étape suivante : il était lavé, on perçait les trous si besoin et on le lissait bien.

Survenait alors l’émaillage et enfin la cuisson. Cette cuisson se passait dans un four chauffé à plus de 1220°C. le four mesurait 80 mètres de longueur et la cuisson durait plus de 24 heures. Le four restait allumé en permanence, jour et nuit.

C’était un travail physique et presque tout se faisait à la main. Pour ouvrir les moules et les retourner ,il fallait être deux, car les pièces étaient très lourdes. C’est ainsi que beaucoup d’ouvriers ont de graves douleurs dans le dos. Les wagonnets chargés de pièces à cuire ou cuites étaient poussés à la main.

De 1976 à 1982, il a habité avec sa famille dans une des maisons de la faïencerie. Ces maisons appartenaient à l’usine, mais elles étaient louées aux ouvriers pour un loyer modique (70 Fr) à l’époque. Le chauffage n’y était pas installé et il fallait se chauffer par ses propres moyens. Il n’y avait pas de salle de bains. Chaque maison comportait à l’étage un logement de trois chambres, une cuisine et une salle à manger. Au rez-de-chaussée, on trouvait un ou deux petits logements ;

Il fallait attendre qu’une maison se libère pour pouvoir y habiter, car les employés de la Faïencerie les recherchait. Ces maisons ont été vendues en 1982 et M. MOUSSAÏF a dû déménager.