LA MACHINE A VAPEUR D’ARC EN BARROIS

 

Merci à Thierry Koessler

 

Grâce à la présence de nombreuses sources et cours d’eau, de vastes forêts et de minerais de fer en abondance, l’actuel département de la Haute Marne a connu une importante activité industrielle, en particulier, au niveau des industries métallurgiques. Au début du XIXe siècle, on y compta jusqu’à 150 bouches à feux, la Haute Marne devint alors le premier producteur de produits métallurgiques en France. Mais le développement de nouvelles technologies (Hauts-fourneaux au coke, convertisseurs Thomas-Gilchrist) a favorisé la production de masse de produits sidérurgiques dans d’autres régions (Lorraine, Nord-Pas-De-Calais). La métallurgie Haut-Marnaise sombre alors dans le déclin.

 

Toutefois, il reste quelques traces de cette intense activité industrielle dont la machine à vapeur conservée à Arc en Barrois constitue l’un des témoignages :

En 1858, afin de faire marcher les machines d’une scierie, on faisait fonctionner une machine à vapeur de 12 CV. Celle-ci fut remplacée d’abord par une machine à vapeur de 20 CV en 1878, puis par la machine actuelle développant 80 CV en 1896. Cette machine a fonctionné jusqu’en 1963 jusqu’au moment où le manque de bois dû à un incendie arrêta son utilisation. Elle se dégrada alors inexorablement.

En 1977, l’Office du Tourisme du Pays d’Arc en Barrois demanda à la municipalité de racheter cette machine pour le franc symbolique. Après sa rénovation, la machine à vapeur est répertoriée comme monument historique. L’entretien est assuré par des bénévoles sous la tutelle de l’Office du Tourisme qui permet ainsi de découvrir ce symbole de la Révolution Industrielle.

 

A l’extérieur du bâtiment, on peut voir le petit canal qui amenait l’eau de la rivière ainsi que les reste d’une cheminée de 24 m

 

 

A l’intérieur du bâtiment, on découvre la machine. La vapeur fournie par la chaudière permettait de mouvoir deux cylindres. Ceux-ci actionnaient le piston de diamètre de 47,5 cm et long de 70 cm. Il mettait en action la grande roue de 3,50 m de diamètre, d’un poids de 3,20 tonnes. La roue transmettait son mouvement à l’ensemble des machines utilisées par la scierie (actuellement disparue). Un régulateur servait à contrôler l’arrivée de la vapeur et donc, la vitesse de rotation de la roue.

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La vapeur est produite par un ensemble de construction se tenant sur trois étages :

 

 

 

l au niveau de la machine à vapeur on peut distinguer la cuve de pression de 9m3 où la vapeur était portée à une pression de 7KG / m² ainsi qu’une cuve de détartrage destinée à limiter les effets d’une eau issue de roches calcaires.

         l au niveau intermédiaire, se trouve la chaudière composée d’un bac tubulaire semi sphérique contenant 52 tuyaux destinés à augmenter la surface de chauffe. Ceux-ci étaient alimentés par deux tuyaux jumeaux de 5 m de long et de 70 cm de diamètre qui étaient directement en contact avec les flammes

         l au niveau inférieur, on peut voir le four étroit et très long (8 m de profondeur) alimenté par des chutes de bois et de la sciure. Ce qui permettait à la machine d’être autonome en énergie.

 

  

L’eau issue de la rivière était introduite, grâce à une vanne dans une chambre à eau. Puis était pompée jusqu'au réservoir du 1er étage. Elle redescendait dans le dispositif de chauffage et de détartrage et remplissait la chaudière. Il fallait 4 h pour faire chauffer l’eau et porter la vapeur à la pression nécessaire. L’ouvrier chargé de la mise sous pression actionnait un sifflet à vapeur pour indiquer le début et la fin du temps de travail.

         Il était nécessaire d’arrêter la machine pendant 8 jours, une fois par an, pour procéder manuellement à son nettoyage et à son détartrage.

Machine à vapeur à piston (machine à vapeur) à Arc-en-Barrois (52)

Catégorie : Production industrielle de l'énergie
Edifice de conservation : scierie la Forge
Description : 80 Chevaux. Vitesse de rotation : 30 tours à la minute. Pression maximale : 7 bars. Volume total : 9 mètres cubes. Combustible : bois. Chaudière constituée d'un corps principal muni de 52 tubes et deux corps auxiliaires.
Dimensions : d = 350
Auteur(s) : Orly et Grandemange (constructeur)
Siècle : 4e quart 19e siècle
Date(s) : 1896
Historique : A cessé toute activité en 1963. Propriétaire : la commune, depuis le 13 octobre 1978. Orly et Grandemange, constructeurs à Paris.
Date protection : 1977/07/06 : classé au titre objet
Statut juridique : propriété de la commune
Type d'étude : liste objets classés MH
Copyright : © Monuments historiques, 1994
Référence : PM52000027

 

 

Texte réalisé par Thierry Koessler grâce aux informations données par l’Office du Tourisme – photos de Thierry Koessler